Il y a des saveurs qui nous replongent automatiquement en enfance. Lorsque j'étais jeune, je passais très souvent une partie de l'été en camps de vacances. Mes nombreux étés en Mauricie et dans les Cantons-de-l'Est m'ont donné l'occasion de faire de la randonnée en forêt et en montagne, de nager dans des lacs et de faire du camping puisque mes parents étaient plutôt du type urbain et conforts modernes. De ces séjours en camping, je retiens plusieurs souvenirs désagréables; tente inondée, eau glaciale des lacs, moustiques, toilette dans une petite cabane en bois épeurante, araignées géantes, sandwichs au Spam... Je ne me sentais pas toujours dans mon élément.
Mais il y a aussi certaines choses qui m'ont marquée positivement. Les randonnées matinales en canot sur les lacs calmes et silencieux comptaient parmis mes activités préférées. J'aimais bien aussi marcher en forêt afin d'apprendre le nom des différentes espèces d'arbres et de plantes. Et le soir venu, ça arrivait souvent que les moniteurs nous concoctent une préparation chocolatée et sucrée à base de flocons d'avoine au-dessus du feu de camps. Après une longue journée passée dans un environnement difficile, il n'y avait rien de plus réconfortant et délicieux. J'adorais ça. Ce souvenir que j'ai d'être assise sur une grosse bûche de bois autour d'un feu, vêtue d'un coton ouaté et d'un imperméable, avec une portion de ce dessert minimaliste dans ma gamelle toute bossée me remplit de bonheur. Je souris juste à y penser.
Avec mon petit frère au retour d'un camps d'été en 1989 ou 1990.
En feuilletant mes livres de cuisine du Québec ce matin, je suis tombée sur une recette qui m'avait l'air particulièrement familière. Aussitôt que j'ai réalisé qu'il s'agissait peut-être de la fameuse concoction sucrée de mes étés de jeunesse, je me suis rendue dans ma cuisine et je l'ai essayée. J'étais tellement excitée que j'ai réussi à me brûler la main droite avec le mélange bouillant de beurre et de sucre. Mais ça ne m'a pas arrêtée et quelques minutes plus tard, incapable d'attendre que le mélange refroidisse, j'ai pris une grosse bouchée et les yeux ont manqué me sortir de la tête; ça goûtait exactement comme dans mes souvenirs d'enfance.
Ce n'est pas le genre de dessert que je compte faire régulièrement parce que c'est un peu trop sucré à mon goût, mais si jamais je vais en camping un jour, vous pouvez être certains que je vais en faire un chaudron au-dessus d'un feu de camps. Et une fois par été peut-être, lorsque le temps est maussade (11 C et pluie dans mon coin de la Norvège), c'est la gâterie idéale à préparer afin de revivre de beaux moments.
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